I am Article Layout

les obligations et la fin de l’assouplissement monétaire

Mai 2018
Communication marketing

Pourquoi les investisseurs ne doivent pas craindre la hausse des rendements obligataires

Les rendements des bons du Trésor américain à 10 ans ont franchi la barre des 3% un présage de temps plus difficiles pour les investisseurs obligataires. La flexibilité et un horizon d’investissement à long terme peuvent doper les performances.

Les prophètes de la chute des obligations font leur grand retour. Maintenant que les rendements de la référence constituée par les bons du Trésor américain à 10 ans ont franchi la barre des 3% pour la première fois depuis 2014, ils annoncent qu’une correction des marchés de grande ampleur se profile.

Les investisseurs obligataires tremblent évidemment face aux perspectives de hausse des taux d’intérêt, notamment parce que les rendements ont eu généralement tendance à reculer au cours des 35 dernières années.

Cela ne signifie pas pour autant qu’il faut tourner le dos aux obligations. Même si l’ère de l’argent facile semble toucher à sa fin, les titres obligataires continueront d’offrir revenu et stabilité aux portefeuilles diversifiés.

Afin de comprendre pourquoi, il est important de réaliser que ce qui compte, ce n’est pas de savoir si vous investissez en obligations, mais comment vous investissez dans ces titres.

Il est fondamental de comprendre que la logique des fonds obligataires profitera toujours à leurs investisseurs sur le long terme. 

le temps travaille pour eux
Rendement initial des obligations comparé aux performances réelles annualisées sur un horizon de 5 ans
rendement des bons du Trésor à 10 ans
Source: Pictet Asset Management, Thomson Reuters Datastream. Données couvrant la période allant du 30.12.1988 au 30.04.2018.

Même si des taux plus élevés peuvent signifier des pertes de capital pour les détenteurs existants d’obligations, ils sont également synonymes de rendements plus élevés sur les nouveaux titres.

La mécanique des fonds obligataires signifie que, lorsque les taux montent, l’argent perçu pour les obligations arrivant à échéance peut être réinvesti dans de nouveaux titres aux rendements plus élevés. À la longue, cela peut s’avérer payant: une analyse historique de notre équipe stratégique montre une corrélation positive entre le rendement initial et les performances réelles en cas d’investissement sur une période de cinq ans (voir le graphique).

En outre, au cours des trois décennies terminées en 1981, alors que le rendement des titres du Trésor de référence était multiplié par plus de cinq bien au-delà des 15% – ce qui revient à dire que les prix des obligations chutaient – les performances annuelles moyennes des obligations souveraines sont restées dans le vert. Il y a toutes les raisons de croire que la performance va se maintenir une nouvelle fois cette fois-ci, surtout que la hausse des rendements s’annonce beaucoup moins forte.

Regarder loin

Le deuxième allié des investisseurs en obligations est la diversification.

L’histoire nous a appris que les portefeuilles qui ne sont pas limités à des régions prédéfinies, ou liés à des indices de référence ou des types d’actifs, ont de bien meilleures chances de réussir à trouver leur voie dans des marchés difficiles.

La diversification des investissements sur un éventail le plus large possible d’actifs obligataires et de devises, tout en conservant une main ferme sur les risques, peut améliorer les performances.

Par exemple, au sein du Fonds Pictet-Absolute Return Fixed Income, nous considérons que le contexte économique est encore positif pour les classes d’actif plus risquées. Bien qu’il semble que la croissance a touché son point haut fin 2017, elle se maintient à des niveaux très solides et l’inflation reste relativement contenue.

Un tel contexte est favorable à certains pans du marché obligataire, y compris les obligations des marchés émergents libellées en dollar. Il s’agit d’une stratégie appliquée de longue date dans notre portefeuille et qui est également liée à la thématique structurelle de la transition économique de la Chine en faveur de la consommation intérieure. Sur un horizon de trois à cinq ans, nous estimons que cela se traduira par un taux de croissance potentiel plus faible, une baisse de la demande en matières premières et une libéralisation du taux de change.

Le risque est ici d’assister à un fléchissement trop important de la croissance, mais les autorités chinoises semblent au fait de ces questions. La baisse surprise du taux de réserve obligatoire (TRO) opérée le mois dernier constitue une nouvelle preuve que Pékin n’hésite pas à opter pour la stimulation lorsque c’est nécessaire.

la courbe des opportunités

Écart de rendement entre les bons du Trésor américain à 5 et 30 ans, points de base

Écart de rendement, bons du Trésor américain à 5 et 30 ans
Source: Pictet Asset Management, Thomson Reuters Datastream. Données couvrant la période allant du 04.01.2000 au 01.05.2018.

Néanmoins, sur les marchés développés, les grandes banques centrales sont passées en mode durcissement. Cela ouvre des possibilités pour les stratégies fondées sur la courbe des taux, conçues pour tirer profit des variations des rendements et des attentes en matière de taux d’intérêt et qui peuvent être ciblées selon différents horizons temporels.

Prenons l’exemple des États-Unis. Si l’on fait le bilan des probabilités, l’économie du pays sera suffisamment résistante pour que la Réserve fédérale conserve sa trajectoire de resserrement, pour le moment. Tant que le marché de l’emploi aura l’air solide, trois nouvelles hausses de taux en 2018 seront probables.

Faire dévier la trajectoire politique de la Fed, c’est un peu comme faire changer de cap à un pétrolier, cela prend du temps et nécessite un consensus. Toutefois, à moyen terme, il est fort possible que le durcissement monétaire aux États-Unis prenne fin plus rapidement que ce que prévoient les marchés et les investisseurs doivent garder cela en tête. Si les taux d’intérêt américains atteignent leur maximum, disons à la fin de cette année plutôt qu’en 2019, les obligations à plus court terme pourraient grimper au détriment des titres à plus longue échéance, ce qui entraînerait un redressement de la courbe des taux (voir le graphique). C’est une possibilité à laquelle nous pouvons nous exposer en utilisant des swaps de taux d’intérêt.

Ainsi, alors que les 3% de rendement des bons du Trésor représentent peut-être un seuil psychologique qui ébranle certains investisseurs, nous estimons pour notre part qu’avec la bonne approche, les marchés obligataires continuent de présenter des possibilités de performance ajustée au risque intéressante sur le long terme, pour autant que vous savez quels marchés explorer et que vous disposez de suffisamment de flexibilité pour cela.