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Baisse des taux : que faire de ses produits d’épargne réglementée ?

La rémunération du livret A est insuffisante pour contrer l’inflation. Il faut réserver ce placement à l’épargne de précaution.
Septembre 2023

Terre d'Epargne

Depuis le 1er février 2022, le livret A est rémunéré à 3%. Ce taux est inférieur aux chiffres de l’inflation. Il conduit les épargnants français à s’interroger : que faire de leurs produits d’épargne réglementée ?

Depuis le juillet 2023, le gouvernement maintient le taux de rémunération du livret A à 3% par an. Sa rémunération est gelée pour 18 mois. Or, le livret A ne couvre pas le niveau d’inflation actuel. En France, l’inflation s’établit à 4,9% sur un an en septembre 2023, d’après les chiffres de l’Insee du 29 septembre 2023.

L’épargne réglementée représente une part importante de l’épargne des Français

L’épargne sans risque des Français est faiblement rémunérée. Une partie de cette épargne est centralisée par la Caisse des dépôts. Celle-ci octroie des prêts à taux préférentiels à des organismes de logements sociaux. Ainsi, l’augmentation de la rémunération de l’épargne réglementée constitue une charge répercutée sur les bailleurs sociaux. En outre, le gouvernement souhaite qu’une partie de cette épargne soit désormais fléchée vers la consommation pour relancer la croissance.

Les épargnants français ont pourtant du mal à envisager d’autres placements : l’épargne réglementée représente une part importante de leur épargne financière. Depuis toujours, ils privilégient les placements sans risque. Pour les spécialistes du patrimoine, il s’agit d’un réflexe peu pertinent. Il est normal de mettre à l’abri une partie de ses économies, pourtant il faut aussi pouvoir en exposer une masse significative au risque. Cela permet de pouvoir envisager une rémunération plus élevée.

Le livret A doit être réservé à l’épargne de précaution

La sagesse voudrait que les épargnants logent dans les livrets réglementés (et autres placements dits «sans risque») uniquement leur épargne de précaution. Elle représente l’équivalent de trois à six mois de salaire. Sa caractéristique est d’être déblocable immédiatement pour faire face à un coup dur. Il faut pouvoir acheter rapidement un billet d’avion pour se rendre au chevet d’un proche malade à l’étranger ou remplacer une voiture en cas de panne subite et irréparable… Pour un salarié gagnant 3500 euros par mois, le montant d’épargne de précaution devrait se situer entre 10.500 et 21.000 euros. 

Le reste de l’épargne doit plutôt être réservé à des projets de moyen ou de long terme. Parmi ces projets, on compte : financer les études de ses enfants, constituer un apport pour un achat immobilier, préparer sa retraite… Pour cette épargne de long terme, il est recommandé d’investir ses économies de façon plus dynamique. Cela peut être en optant pour le marché des actions, par exemple. Un tel placement présente un risque de perte en capital mais les actifs dans lesquels l’épargnant investit retrouvent de la valeur et s’apprécient sur la durée. Au bout du compte, entre la rémunération (les dividendes) et la plus-value, les gains peuvent être plus élevés. Pour ces placements, il faut avoir du temps devant soi et des nerfs un peu solides. En effet, il faut résister à la tentation de tout vendre lorsque les marchés baissent.

En général, les Français sont rétifs à la prise de risque avec leurs finances. Ils préfèrent laisser leurs économies sur des livrets faiblement rémunérés ou dans les fonds en euros des contrats d’assurance-vie. Ils laissent dormir leur argent sur leurs comptes de dépôt, faute de mieux.  Cette habitude perdure. En 2023, la collecte du Livret A atteint des niveaux historiques. Sur les sept premiers mois de l’année 2023, la collecte nette totale en direction du Livret A se chiffre à 28 milliards d’euros, soit plus que le total de l’année 2022 (27,23 milliards d’euros). 

Trois produits d’épargne réglementée à exploiter pour son épargne de précaution

Pour l’épargne de précaution, trois produits réglementés existent. Ils offrent une rémunération basse mais ne supportent ni impôt ni prélèvements sociaux. Ils sont faciles d’utilisation et permettent de récupérer son épargne instantanément en cas de besoin. 

  • Le livret A offre 3% d’intérêts annuels. Il permet de placer jusqu’à 22.950 euros. La rémunération s’effectue selon la règle des quinzaines. Pour générer des intérêts, l’argent doit être présent sur le livret pendant une quinzaine complète. Il faut donc le déposer avant le 1er de chaque mois et l'y laisser au moins jusqu’au 16 de ce mois-là (première quinzaine). Pour être rémunéré pendant la deuxième quinzaine, l’argent doit arriver sur le compte avant le 16 de chaque mois et y rester jusqu'au premier jour du mois suivant. À chaque quinzaine, l'établissement bancaire enregistre des intérêts, correspondant au taux annuel divisé par 24. Ils sont versés sur le compte le dernier jour de l'année.
  • Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) offre 3% d’intérêts. Il peut recueillir jusqu’à 12 000 euros. Il est aussi rémunéré selon la règle des quinzaines. 
  • Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) est le mieux rémunéré : il propose 6% d’intérêts annuels. On ne peut l’ouvrir que sous conditions de ressources. Pour y avoir droit, il faut afficher un revenu fiscal de référence n’excédant pas 19.977 euros pour une personne seule, 30.645 euros pour un couple et 41.313 euros pour un couple avec deux enfants. Les dépôts sont plafonnés à 10.000 euros. 

L'essentiel à retenir

  • L’épargne réglementée est rémunérée à 3% depuis février 2022. Cette rémunération est gelée pour dix-huit mois. 
  • Ce gel déçoit  les Français mais ne les a pas encore poussés à épargner autrement pour leurs projets de long terme. Une habitude ancrée, mais regrettable, car ils passent à côté d’une meilleure rémunération. 
  • Il faut réserver le livret A et l’épargne réglementée aux coups durs. 
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