Allocation d’actifs: lutte contre le ralentissement
Les responsables politiques sont jusqu’à maintenant parvenus à éviter tout brusque ralentissement de l’économie mondiale. La Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne ont ouvert le robinet monétaire, tandis que plusieurs gouvernements de pays émergents ont lancé des politiques de relance budgétaire. L'Europe et le Japon devraient faire de même en augmentant la dépense publique.
Toutefois, cela ne signifie pas que l’économie soit déjà tirée d’affaire. La pièce manquante au stimulus économique global se trouve en Chine, où les autorités sont confrontées à un dilemme, d'un côté limiter l'inflation et l’augmentation de la dette des entreprises, de l'autre soutenir les pans de l’économie asséchés de liquidités par la guerre commerciale.
Il est donc logique pour les investisseurs d’éviter les secteurs les plus onéreux du marché. Nous conservons notre positionnement neutre sur les actions et surpondéré sur les liquidités. Nous maintenons également la sous-pondération des obligations, en particulier sur un marché obligataire européen peu attractif étant donné que cette classe d’actifs surévaluée ne présente qu’un potentiel de performance limité pour les prochains mois.
Nos indicateurs du cycle conjoncturel pointent vers une lente amélioration de la situation économique.
Notre indicateur avancé mondial a grimpé pendant trois mois consécutifs pour atteindre son maximum de l’année, en grande partie grâce à une accélération des économies émergentes.
Fait encourageant, cette bonne nouvelle arrive alors que les autorités monétaires soutiennent de plus en plus la croissance: la part de banques centrales qui réduisent leurs taux a atteint environ 40% nets, un niveau jamais observé depuis le plus fort de la crise financière (voire Fig. 1). Cela dit, nous tablons toujours sur une expansion de la production mondiale de 2,7% l’année prochaine, ce qui est en deçà de son potentiel et du résultat de cette année.
Notre analyse des liquidités montre que la relance fournie par les banques centrales sera modeste, équivalente à seulement 2% du PIB au cours du prochain semestre, principalement grâce à la Fed et à la BCE.
La Chine reste en grande partie absente de ces efforts. Pékin se trouve en effet sur une corde raide politique: la croissance économique a ralenti à son rythme le plus bas en pratiquement 30 ans, tandis qu’un récent rebond des cours du porc a poussé l’inflation des prix à la consommation à son plus haut niveau en près de huit ans.
D’après notre modèle de valorisation, au niveau international, les actions ne sont ni chères ni bon marché. Malgré tout, les investisseurs devraient pouvoir trouver des opportunités attractives dans certains secteurs et certaines régions. Nous privilégions les actions de la zone euro et des marchés émergents, où nous prévoyons une accélération de la croissance des bénéfices l’année prochaine. Nous percevons aussi de la valeur dans les secteurs de la santé et de la finance.
Les indicateurs techniques sont stables et soutiennent un positionnement neutre vis-à-vis des actions. Ces signaux sont cependant positifs pour les actifs des marchés émergents, en particulier les actions et la dette libellée en devise locale.