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BAROMÈTRE DES MARCHÉS FINANCIERS, PERSPECTIVES D'INVESTISSEMENT en février

Février 2022
Communication marketing

Barometer: Acheter la baisse

Les perspectives pour les actions sont encourageantes. Les marchés boursiers ont fortement corrigé et la croissance économique mondiale devrait repartir à la hausse sous l’impulsion de la Chine.

01

Allocation d’actifs: positionnés pour un rebond des actions

Ce début d’année a été maussade. La croissance économique a déçu, les cas de Covid ont explosé et les actions et les obligations ont subi une forte correction. Cela dit, nous pensons que l’économie mondiale et les marchés actions pourraient déjà avoir essuyé le gros de la tempête, du moins à court terme.

Après la débâcle de janvier, les performances des actions mondiales pourront, selon nous, se situer autour de 15% d’ici à la fin de l’année, en grande partie grâce à une hausse de 13% des bénéfices des entreprises et à des versements réguliers de dividendes. Les obligations mondiales devraient, quant à elles, afficher des moins-values. 

Nous avons choisi de profiter des valorisations attrayantes pour relever les actions à surpondérer. Il s’agit d’une décision tactique, qui dépend de la rapidité du resserrement monétaire aux États-Unis et d’une résolution réussie de la crise en Ukraine. Nous sommes rassurés par le fait que notre indicateur de l’appétit pour le risque  – qui mesure l’ampleur de la réaction positive ou négative du marché à la volatilité historique – reste en territoire positif, à l’inverse de ce qu’on pouvait observer lors de précédentes corrections de marché. 

Fig. 1 — Grille d’allocation d’actifs mensuelle
Février
Barometer-February-2022-grid_EN
Source: Pictet Asset Management

Même si les données économiques récentes ont été au mieux mitigées, nos indicateurs du cycle conjoncturel suggèrent que la reprise reste intacte. Bien que nous ayons réduit notre prévision de croissance mondiale pour 2022 de 4,8% à 4,4%, elle reste supérieure à l’estimation de 4,2% du consensus1.

L’impact négatif du variant Omicron devrait se limiter avant tout au premier trimestre et nous restons convaincus que le thème qui dominera cette année devrait être le retour à une conjoncture économique plus normale : les secteurs des services devraient rouvrir et retrouver les niveaux d’activité d’avant la pandémie, les contraintes sur les chaînes d’approvisionnement devraient s’apaiser et, surtout, les pressions sur les prix devraient culminer en début d’année. 

Aux États-Unis, nous nous attendons à voir l’inflation atteindre son pic en mars, ce qui devrait offrir un certain confort pour les actifs financiers, compte tenu de la réduction du risque de resserrement excessif de la part de la Réserve fédérale américaine. Les délais de livraison diminuent et les enquêtes auprès des directeurs d’achats pointent vers la désinflation.

Par ailleurs, nous notons davantage de raisons d’être optimistes en Chine, où une reprise généralisée est désormais évidente dans tous les secteurs.  Si notre indicateur avancé est toujours en territoire négatif, la dynamique s’est améliorée. La réaccélération des investissements obligataires est particulièrement forte, en particulier dans l’industrie, et les dépenses d’infrastructure sont également en hausse. L’accès au crédit s’améliore également et les décideurs politiques restent prêts à répondre aux préoccupations liées à la croissance.

Alors que les marchés anticipent la perspective d’un fort resserrement de la politique monétaire à l’échelle mondiale, nos indicateurs de liquidité dressent un tableau plus équilibré.

Il est clair que nos mesures ont été affectées par la Fed, qui a progressivement durci le ton. Un membre du FOMC a ainsi laissé entendre que la banque centrale pourrait relever ses taux de 50 points de base en mars. Le marché a déjà intégré plus de quatre hausses de taux pour l’année. Toutefois, une incertitude demeure sur le calendrier, le rythme et la dépendance aux données du resserrement quantitatif et, effectivement, sur l’incidence qu’il aura sur les actifs.

Nous tablons sur un «quadruple resserrement» potentiel aux États-Unis: fin de l’assouplissement quantitatif (QE), hausses des taux, début du resserrement quantitatif (QT) et véritable resserrement avec le recul de l’inflation. Nos modèles de liquidité suggèrent que l’effet cumulé de ces mesures pourrait entraîner une augmentation de 4,5 à 5 points de pourcentage du taux directeur réel américain «fantôme» – c’est-à-dire ajusté pour tenir compte de choix de politique en matière de QE et de QT – pour cette année seulement3. Pour replacer ce chiffre dans son contexte, le resserrement observé en 2014-19 s’était élevé à 6 points de pourcentage. 

Cependant, l’assouplissement d’autres conditions vient compenser ce resserrement-ci.

Dans le secteur privé, par exemple, le flux de crédit s’accélère et a maintenant atteint 10,2% du PIB à l’échelle mondiale2.

En outre, même si certaines banques centrales durcissent leur politique, la Chine reste orientée dans l’autre direction. Depuis décembre, les autorités chinoises ont annoncé une réduction de 50 points de base du taux de réserve obligatoire (TRO), une baisse des taux d’emprunt pour les petites et moyennes entreprises et les prêts ruraux et, surtout, un abaissement de 10 points de base des taux directeurs et une diminution des taux de référence des prêts. Les discours des différents décideurs politiques semblent synchronisés et annoncent un nouvel assouplissement. 

Nous suivrons la situation de près et resterons éventuellement en attente pour retrouver une position plus prudente sur les actions au cours de l’année si nécessaire. Pour l’instant, les conditions mondiales d’accès aux liquidités sont, dans l’ensemble, neutres pour les actifs à risque.

Fig. 2 – Bénéfices potentiels
Indice MSCI All Country World – écart par rapport à la moyenne mobile sur 200 jours et dynamique des bénéfices
allocation d’actifs – bénéfices
Source: Refinitiv, MSCI, IBES et Pictet Asset Management. Données couvrant la période allant du 01.01.2016 au 26.01.2022

Nos indicateurs de valorisation montrent que les actions dans leur ensemble semblent relativement attrayantes puisqu’elles affichent le meilleur score de valorisation sur notre tableau de bord depuis mars et se négocient près de leur juste valeur. Compte tenu de la baisse d’environ 20% des ratios cours-bénéfice au sein de l’indice MSCI ACWI depuis septembre 2020 (de 20,7 à 16,7, soit le niveau d’avant la pandémie), nos modèles laissent désormais entendre que les multiples de résultat ne reculeront plus jusqu’à la fin de l’année. 

Sur le plan sectoriel, les valeurs des matériaux et de la santé semblent particulièrement intéressantes et même la technologie n’est plus excessivement chère. Les actions chinoises sont bien positionnées pour compenser une partie de la forte sous-performance enregistrée en 2021. Selon nos modèles, la Chine est actuellement l’une des zones géographiques les moins chères pour les actions.

Les scores de valorisation se sont également améliorés pour les obligations.

Les indicateurs techniques montrent des tendances saisonnières négatives pour les obligations; les fonds obligataires n’ont connu que de faibles flux entrants depuis le début de l’année. En revanche, les fonds d’actions ont reçu environ 67 milliards de dollars de flux entrants, malgré la récente correction. Il faut noter que les flux orientés vers les actions chinoises ont accéléré, ce qui soutient notre positionnement plus positif sur ce marché boursier.

02

Secteurs et régions des actions: Renaissance chinoise dans l’année du tigre

Les actions chinoises ont connu une année 2021 difficile, le resserrement préventif de la politique monétaire et la répression réglementaire à l’encontre des sociétés technologiques et éducatives ayant déclenché un ralentissement économique et affecté les bénéfices des entreprises.

Cependant, à l’approche de l’année du tigre, leurs perspectives s’améliorent. Les indicateurs avancés se redressent, tout comme l’impulsion du crédit en Chine, c’est-à-dire le volume de crédit injecté dans l’économie en proportion du PIB (voir Fig. 3).

Une hausse de cette mesure du crédit est particulièrement significative, car elle tend à annoncer une accélération de la croissance économique.

Fig. 3 – Impulsion positive
L’indice PMI manufacturier répond favorablement à un rebond de l’impulsion de crédit
Actions – Impulsion du crédit en Chine
* Impulsion de crédit calculée à partir d’une variation des flux de crédit sur six mois en % du PIB (financement social total hors actions). L’indice PMI manufacturier est une moyenne des indices NBS et Caixin. Source: Refinitiv, données couvrant la période allant du 01.12.2002 au 01.12.2021

Parallèlement, la Banque populaire de Chine a résolument modifié sa politique monétaire pour l’assouplir afin de soutenir l’économie, notamment en abaissant les taux de réserves obligatoires et les taux de référence officiels et d’emprunt.

De plus, le durcissement réglementaire mené l’année dernière par Pékin à l’encontre de ses sociétés les plus puissantes, qui a effacé des milliards de dollars de valorisation boursière, semble marquer une pause pour le moment.

Tout cela devrait permettre aux actions chinoises de compenser les pertes après le recul de 20% enregistré l’année dernière et de réduire l’écart de valorisation avec leurs homologues au cours des prochains mois.

Nous pensons également que les actions chinoises pourraient constituer une couverture efficace en cas d’escalade vers un conflit militaire à grande échelle de la crise entre la Russie et l’Ukraine. Nous relevons donc les actions chinoises de neutre à positif.

Nous sommes également de plus en plus optimistes vis-à-vis des perspectives des marchés émergents dans leur ensemble. Le contexte macroéconomique devient de plus en plus positif pour les marchés émergents. Nous observons une divergence dans la dynamique des indicateurs avancés: les économies émergentes s’améliorent tandis que les pays développés ralentissent davantage.

Notre analyse montre que les actions des marchés émergents ont tendance à surperformer leurs homologues développées dans 85% des cas lorsque quatre des cinq conditions suivantes sont réunies: baisse du dollar américain, hausse des rendements obligataires, solidité des matières premières, hausse de la production manufacturière et baisse des taux réels.

Les quatre premières conditions seront probablement satisfaites dans les mois à venir, car nous pensons que les pressions inflationnistes mondiales culmineront au premier trimestre, ce qui laissera le champ libre à une réaccélération de la croissance économique.

Nous nous attendons à voir les entreprises des marchés émergents enregistrer une croissance des bénéfices supérieure à 15% en 2022, au-dessus de la moyenne mondiale et plus de deux fois les prévisions du consensus1.

Nous pensons également que le dollar, dont l’appréciation a tendance à peser sur les performances des actions émergentes, devrait atteindre son point haut au cours des prochains mois, car la croissance économique américaine devrait, selon nous, reculer en deçà de celle du reste du monde au cours de l’année.

Le dollar se déprécie par ailleurs généralement au moment de la première hausse de taux d’intérêt d’un cycle conjoncturel, ce que la Fed devrait, selon nous, réaliser en mars. Nous relevons donc notre pondération des marchés émergents hors Chine à celle de l’indice de référence.

Nous avons cependant besoin d’une confirmation sur la désinflation, la stabilisation ou l’amélioration des révisions des bénéfices et d’une vision plus claire de la crise ukrainienne avant de surpondérer.

Notre opinion plus positive au sujet de l’économie chinoise est également synonyme de davantage d’optimisme vis-à-vis des actions des matériaux, que nous relevons à surpondérer.

Le secteur est l’un des moins chers de notre cadre de valorisation. La faiblesse du dollar devrait également être de bon augure pour les actions des matériaux.

03

Obligations et devises: les faucons ont le vent en poupe

Les investisseurs obligataires se trouvent face à un panorama complexe. Le durcissement du ton de la Fed en réponse à la hausse de l’inflation et les signes annonçant que les États-Unis sont proches du plein emploi exercent une pression à la hausse sur les rendements obligataires. Cela conforte notre sous-pondération des titres obligataires en général. 

Néanmoins, il faut contrebalancer ces facteurs avec le risque que la banque centrale réagisse de façon excessive à l’inflation alors que les contraintes sur approvisionnement commencent à se normaliser, mais que de nouveaux variants de la Covid sont possibles et que les tensions géopolitiques persistent.

Selon nos modèles de valorisation, les obligations s’approchent de leur juste valeur – malgré des rendements toujours historiquement faibles – après leur récente correction. Le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans, qui a atteint 1,9%, n’est loin ni des niveaux d’avant la pandémie ni des 2,5% qui constitueraient, selon nos modèles1, leur juste valeur. 

Cela étant dit, même si le marché a intégré une remontée agressive des taux par la Fed cette année, les prévisions de nouvelles hausses de taux restent inférieures à la propre projection des taux directeurs à long terme de la banque centrale. Il reste donc une certaine marge de manœuvre pour une nouvelle hausse des rendements obligataires sur le long terme [Voir Fig. 4]. Dans l’ensemble, nous restons donc neutres vis-à-vis des bons du Trésor américain.  

Nous sommes plus pessimistes au sujet des perspectives pour la dette des entreprises américaines, dans laquelle nous restons sous-pondérés. Les obligations d’entreprises à haut rendement sont encore particulièrement chères et affichent des rendements supérieurs d’environ 300 points de base à ceux des bons du Trésor. 

Fig. 4 – Le marché n’est pas aussi sévère que la Fed
Projection du taux des fonds à long terme de la Réserve fédérale américaine et projection implicite du marché, points de pourcentage 
Obl. – Taux à terme Fed et du marché
Source: Refinitiv, Réserve fédérale américaine, Pictet Asset Management. * Taux implicite à 1 an dans 5 ans d’après la courbe des obligations d’État américaines. Données couvrant la période du 01.01.2010 au 26.01.2022.

Alors que le durcissement du ton adopté par la Fed est déjà digéré, nous pensons que le taux de croissance économique des États-Unis commencera à ralentir par rapport au reste du monde. Ce changement devrait freiner et finalement stopper l’appréciation du dollar américain. Si l’on se fie au passé, il semble clair que le dollar atteindra son maximum au moment de la première hausse du cycle de resserrement, qui devrait intervenir lors de la réunion de mars de la Fed. 

Le billet vert jouera un rôle déterminant dans la performance des marchés émergents par rapport aux pays développés. Les banques centrales des marchés émergents ont été contraintes par la hausse de l'inflation et la nervosité des marchés d'anticiper le resserrement de leur politique, laissant leurs taux, corrigés de l'inflation, à quelque 400 points de base au-dessus de ceux des marchés développés. Si, comme nous l’escomptons, l’inflation commence à ralentir avec l’apaisement des contraintes qui pèsent sur l’approvisionnement et une stabilisation des prix du pétrole, les économies émergentes, tout comme leurs devises et leurs marchés d’actifs, devraient en profiter.

Parmi les marchés émergents, la récente sous-performance de la dette libellée en dollars par rapport aux obligations en devise locale a laissé les deux en équilibre en termes de valorisation.

Nous maintenons la surpondération des obligations d’État chinoises, car la politique du pays s’oriente de plus en plus dans une direction diamétralement opposée à celle des États-Unis. La banque centrale chinoise se fait plus accommodante alors que la Fed freine des deux pieds.

04

Vue d’ensemble des marchés mondiaux: débâcle du nouvel an

Les actions et les obligations mondiales ont connu une forte baisse en janvier, le soudain durcissement affiché par la banque centrale américaine poussant les investisseurs à se préparer à une fin définitive de l’ère de l’argent facile.

En novembre, les contrats à terme de la Fed ne tablaient que sur une seule hausse de 25 points de base du coût des emprunts aux États-Unis sur l’ensemble de l’année 2022. Ces dernières semaines, les responsables de la Fed ont toutefois exprimé une plus grande inquiétude au sujet de l’inflation, ce qui a brusquement douché ces attentes au profit d’un scénario résolument plus agressif. À la fin du mois de janvier, les contrats à terme aux États-Unis escomptaient au moins cinq hausses de 25 points de base pendant l’année.

Alors que la perspective d’une longue période de hausse des taux a déstabilisé les marchés, les investisseurs étaient également préoccupés par la possibilité croissante d’un conflit armé en Ukraine et par des résultats trimestriels étonnamment faibles de la part des entreprises qui avaient affiché une santé de fer pendant les confinements provoqués par la Covid. Face aux révisions à la baisse des perspectives de sociétés comme le groupe de médias Netflix et l’entreprise de produits de sports à domicile Peloton, les investisseurs ont vu davantage de raisons de réduire leurs positions dans les actions «growth».

Fig. 5 – Chute libre technique
Indice Nasdaq Composite
marchés – nasdaq
Source: Refinitiv, Pictet Asset Management. Données couvrant la période 26.01.2021 au 26.01.2022. 

Les actions «growth» ont terminé en baisse de près de 9% en dollars US sur le mois, tandis que les actions «value», qui avaient souffert de la fermeture des économies au plus fort de la pandémie, ont surperformé, en cédant seulement 1%.

Les valeurs technologiques ont subi de fortes baisses, l’indice Nasdaq Composite, très axé sur ce secteur, terminant le mois avec un recul de près de 9%, sa plus mauvaise performance pour un mois de janvier depuis 2008. L’indice S&P 500 a, quant à lui, lâché 5,3% en janvier, sa plus forte baisse mensuelle depuis mars 2020.

En revanche, les gains des actions du secteur de l’énergie s’inscrivaient sur deux colonnes, avec une hausse d’environ 13% sur fond de rebond de près de 17% du pétrole. 

Les marchés obligataires mondiaux ont terminé dans le rouge, les rendements des bons du Trésor américain ayant grimpé. Le rendement des obligations d’État américaines de référence à 10 ans est ainsi passé à 1,8%, soit une hausse de quelque 30 points de base au cours du mois.

Les obligations d’entreprises ont également subi une forte correction. Les rendements des obligations à haut rendement américaines ont augmenté à plus de 5,10%, leur niveau le plus élevé depuis novembre 2020.


05

En bref

barometer février 2022

Allocation d’actifs

Nous relevons les actions mondiales à surpondérer en raison de l’amélioration des valorisations et des perspectives de croissance des bénéfices.

Secteurs et régions des actions

Nous relevons les actions chinoises et des matériaux à surpondérer. Notre positionnement sur les marchés émergents hors Chine est augmenté à neutre.

Obligations et devises

Notre seule surpondération parmi les obligations porte sur la dette chinoise.