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La performance absolue dans la dette des marchés émergents

Février 2022
Communication marketing

La dispersion domine: comment les investisseurs obligataires peuvent s’appuyer sur les caractéristiques propres des différents marchés émergents

Compte tenu des profondes différences entre les pays composant l’univers de la dette des marchés émergents, les investisseurs devraient envisager une approche fondée sur la performance absolue.

01

Dispersion des performances

Alors que le climat économique s’est assombri en 2021 et que des tempêtes menaçaient de s’abattre sur 2022, la nervosité s’est emparée des investisseurs au sujet de la dette des marchés émergents. En raison du manque de visibilité sur la COVID et l’économie, certains investisseurs ont éprouvé des difficultés à se positionner vis-à-vis du marché et beaucoup l’ont quitté: en 2021, les flux de capitaux sortants nets des dettes émergentes ont atteint leur plus haut niveau depuis 20151. Cela dit, dans leur désinvestissement généralisé, les investisseurs semblent avoir oublié certaines des raisons pour lesquelles ils avaient été attirés par les obligations des marchés émergents en premier lieu. 

Le fait est que cette classe d’actifs n’est pas – et n’a jamais été – caractérisée par des investissements homogènes. Les marchés qui composent l’univers des obligations des marchés émergents ont des particularités propres bien marquées. Voilà pourquoi ils ne réagissent pas de la même manière aux mêmes forces économiques et géopolitiques, contrairement aux marchés développés qui évoluent généralement de concert. C’est cette dispersion qui donne aux investisseurs en dette des marchés émergents la possibilité de garantir des rendements excédentaires et de maîtriser les risques. 

Fig. 1 – Dispersion dans les périodes fastes...
Sources de performance  Indice JP Morgan GBI-EM Global 2020, en %
Graphique 1 – Sources de performance 2020
Source: Indices JP Morgan, Pictet Asset Management. Données couvrant la période allant du 31.12.2019 au 31.12.2020 

Voilà ce que l’on a certainement pu observer au cours de ces deux dernières années. Les performances des dettes souveraines des marchés émergents étaient considérablement dispersées d’un pays à l’autre quand elles enregistraient, en moyenne, de solides résultats en 2020, mais aussi lorsqu’elles ont souffert en 2021. Par ailleurs, on a pu noter des variations significatives selon les régions et les sources de performance au sein des pays, aussi bien en matière de paiement de coupons que de performance des obligations ou d’effets de change [voir Fig. 1 et 2].

Fig. 2 - ... et de disette
Sources de performance Indice JP Morgan GBI-EM Global 2021-2022, en %
Graphique 2 – Sources de performance 2021
Source: Indices JP Morgan, Pictet Asset Management. Données couvrant la période du 31.12.2020 au 03.02.2022 

Avec une approche de performance absolue, il est possible de capturer ces performances même dans les périodes où la classe d’actifs dans son ensemble souffre. Dès lors, par exemple, Sirius, la stratégie de performance absolue en dette des marchés émergents de Pictet, a réussi à générer une performance positive nette de frais en 2021, tandis que l’ensemble du marché a reculé de 7%. 

En outre, comme 2022 s’accompagne d’un grand nombre de risques non négligeables pour l’univers émergent, qui vont de l’inflation aux tensions géopolitiques, une approche absolue pourrait de nouveau prouver son intérêt. 

02

Entrer dans la dette des marchés émergents en maîtrisant les risques

Pour nous, le type d’environnement dynamique et évolutif que nous anticipons en 2022 devrait particulièrement favoriser les stratégies flexibles long/short comme Sirius. Par exemple, pendant les périodes défavorables, la plus petite exposition possible pour un investisseur long-only consiste à ne détenir aucune position dans la classe d’actifs. Une stratégie comme Sirius peut toutefois être nette courte. En étant flexibles, nous pouvons à la fois tirer des performances de la dispersion tout en contrôlant efficacement les risques, ce qui aide les investisseurs qui souhaitent une exposition aux marchés émergents à protéger leur capital et à obtenir un alpha de faible volatilité. 

Fig. 3 – Protection contre les baisses
Baisses quotidiennes, performances brutes en USD, niveau des pertes maximum en pourcentage 
Graphique 3 – Pertes quotidiennes
Source: Morningstar Direct. Données couvrant la période allant du 31.07.2019 au 31.12.2021; Toutes les performances sont en USD

Un contrôle minutieux du risque implique un minimum d’exposition au bêta du marché, c’est-à-dire à son orientation globale, et garantit que les corrélations avec d’autres actifs sont maintenues à un niveau aussi faible possible. Par exemple, le bêta de Sirius par rapport à la dette des marchés émergents – le marché dans son ensemble tel qu’il est représenté, à pondérations égales, par les indices JPMorgan EMBI et GBI – ne dépasse pas 30%. La volatilité est contrôlée en utilisant des options pour couvrir les risques extrêmes, qui sont peu probables, mais disproportionnés et potentiellement graves. Par conséquent, la perte maximum hebdomadaire de Sirius au cours des cinq dernières années est restée inférieure à 3% [voir Fig. 3]. Ainsi, non seulement la performance annuelle moyenne de Sirius est supérieure à la moyenne de ses homologues, mais sa volatilité est divisée par quatre environ2. En effet, notre approche nous permet d’être au plus près de la limite efficace pour ce style d’investissement.

Un effet secondaire de cet étalonnage minutieux des risques est qu’il peut fournir des signaux aux investisseurs détenant des positions plus traditionnelles long-only. Ceux-ci peuvent alors suivre les hausses et les baisses des convictions de Sirius.

03

Risques en hausse et dispersion croissante

Pour l’année à venir, notre hypothèse principale est que les forces qui influencent le marché seront globalement les mêmes que ce que nous avons observé en 2021. Les réactions des gouvernements et des banques centrales à la réouverture des économies après l’épidémie seront cruciales. Il est possible que la Covid-19 soit de plus en plus acceptée comme une nouvelle réalité quotidienne, mais de nouveaux variants continueront de représenter un risque potentiel. 

Parallèlement, les pressions inflationnistes s’intensifient à l’échelle mondiale et poussent les banques centrales des marchés développés à durcir leur politique, même au risque de perturber les marchés. Nous continuerons à surveiller les déséquilibres de l’offre et de la demande et leurs effets sur chacune des économies émergentes. 

Par ailleurs, 2022 verra le nombre de risques locaux et géopolitiques augmenter. La dégradation des relations entre la Russie et l’Ukraine, qui menace de les conduire à un conflit susceptible d’impliquer les États-Unis ainsi que divers pays européens, n’est que la plus immédiate de ces situations. Cependant, les tensions qui existent depuis longtemps entre les États-Unis et l’Iran et, plus récemment, entre les États-Unis et la Chine sont autant de départs de feu potentiels. Nous surveillerons également de près les nombreuses élections prévues dans l’univers émergent cette année.

Selon nous, ces risques, ainsi qu’un manque croissant de synchronisation dans les approches des différents pays en matière de politique économique et monétaire, devraient entraîner une dispersion croissante des résultats, comme nous l’avons identifié en Europe de l’Est l’année dernière.

04

Profiter de la dispersion en Europe de l’Est

Alors que les premières vagues de l’épidémie de Covid commençaient à refluer fin 2020 et que la reprise de l’économie mondiale s’installait, nous nous sommes de plus en plus concentrés sur les caractéristiques macroéconomiques des pays émergents, ce qui nous a incités à prendre des positions fondées sur ce que nous considérions comme une divergence croissante dans les politiques de taux d’intérêt des pays en développement. 

Parallèlement, et conformément à notre philosophie d’investissement, nous avons cherché à maintenir notre bêta de marché équilibré et à limiter l’exposition à des facteurs de risque spécifiques. 

Nous pensions qu’avec la probabilité en baisse de voir des ventes massives sur le marché en raison de nouvelles vagues de Covid et de nouveaux variants, les banques centrales d’Europe centrale et orientale seraient obligées de réagir aux pressions inflationnistes croissantes. Au premier trimestre 2021, nous estimions que ce risque était particulièrement marqué dans les économies affichant les taux d’intérêt les plus bas de la région. Les réactions des banques centrales de ces pays face aux pressions inflationnistes intérieures allaient probablement être les plus scrutées, en particulier en Hongrie, qui nous semble être le pays le plus mal évalué (voir Fig. 4). 

Fig. 4 – Repérer les opportunités
Taux directeurs moins inflation IPC, points de pourcentage
 
Graphique 4 – Politique de l’Europe de l’Est
Source: Bloomberg, Pictet Asset Management. Données couvrant la période du 23.06.2011 au 31.01.2022. 

Comme il nous semblait que l’ensemble de la région était concernée par la même dynamique, nous avons ensuite étendu nos positions en Pologne et en République tchèque, les plus liquides de ces marchés. Nous avons pris nos bénéfices vers la fin de 2021, ce qui nous a aidés à surperformer l’ensemble de l’univers des marchés émergents dans une année difficile pour la classe d’actifs. 

Par ailleurs, en 2019, nous avons obtenu de solides plus-values sur les obligations péruviennes en devise locale, un marché peu analysé et peu négocié. Par conséquent, nous pourrions lancer une position acheteuse significative sur un actif attractif qui serait bien supérieure à sa pondération dans l’indice de référence.

L’effondrement des marchés turcs en 2021, aussi bien pendant les rebonds que les chutes, a également été une source de rendements excédentaires. La stratégie Sirius a trouvé la solution à ce défi en adoptant une position fondamentalement baissière, ce qui lui a permis de terminer l’année sur des gains solides, malgré la volatilité affichée alors par le crédit et les taux d’intérêt. En dépit de l’impact des taux d’intérêt élevés du pays, nous avons pu, grâce à notre approche long/short, avoir la possibilité de maintenir nos positions pour générer ces performances, alors même que d’autres investisseurs fuyaient ce marché.

L’année 2022 s’annonce au moins aussi difficile que 2021 pour les marchés émergents. 

Néanmoins, la grande diversité des risques auxquels ces économies font face augmente également la dispersion des résultats probables. 

Plutôt que de succomber à une seule tendance générale, elles seront ainsi tiraillées dans différentes directions. Dans certains pays, les tensions politiques et géopolitiques prédomineront. Dans d’autres, ce seront la réaction et l’adaptation des décideurs politiques aux conditions économiques changeantes, qu’il s’agisse des tendances de l’inflation intérieure ou du rythme de resserrement de la politique monétaire aux États-Unis et dans la zone euro. Ces tendances feront alors apparaître des sources de rendements excédentaires du côté des changes, avec une dispersion potentielle supérieure entre les devises. En outre, nous tablons sur une dispersion entre les classes d’actifs en raison de l’évolution continue, tout au long de l’année des interactions entre les changes, les taux et le crédit souverain. 

«En d’autres termes, les investisseurs obligataires dans les marchés émergents qui sont capables de prendre des positions longues et courtes – comme nous l’avons fait en Europe de l’Est, au Pérou et en Turquie – pourront bénéficier d’importantes opportunités pour obtenir des performances solides, bien qu’une gestion stricte du risque reste essentielle pour protéger le capital des investisseurs.»