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Nos convictions de marché par Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissement

Avril 2020

La reprise observée sur les marchés financiers ne nous convainc pas. La crise économique sera de grande ampleur et il faut s’attendre à une forte volatilité. Nous revenons sur les marchés avec une approche conservatrice.

Depuis le 23 mars dernier, les marchés ont fortement rebondi. En quelques jours, les indices Cac 40 et Standard and Poors se sont appréciés de plus de 20%. Pourtant, ce sursaut ne doit pas faire croire à une remontée durable des marchés.
Historiquement, les baisses importantes de marché ont été entrecoupées de rebonds. Le risque que ce rebond soit éphémère est grand. Les marchés ne semblent pas avoir encore intégré l’ampleur du choc économique. Pour nous, même si les Etats et les banques centrales ont activé des opérations de soutien à l’économie sans précédent, les marchés resteront volatils. Les statistiques économiques désastreuses risquent de durer plusieurs semaines encore.

Sur les obligations, nous nous montrons très sélectifs

Néanmoins, nous commençons à réinvestir, mais de façon prudente. Cette politique nous permettra de limiter l’impact d’une chute ultérieure de marché sur nos fonds.

Sur le marché du crédit, nous avons deux axes d’investissement. Nous revenons progressivement sur les obligations dites « Investment Grade », dont la signature est de bonne qualité. Nous pensons que les très importants stimuli des banques centrales vont être profitables à ces actifs et aux entreprises. La Banque centrale européenne a commencé à acheter des obligations émises par les entreprises sur les marchés et nous anticipons une progression des cours due à ce mouvement.

Nous redevenons progressivement optimistes sur le marché de la dette « High Yield », à haut rendement, tout en restant extrêmement sélectifs. Ainsi, nous privilégions les emprunts à court terme (de un à trois ans). Cette catégorie d’actifs affiche des rendements à l’achat historiquement élevés. Il est possible d’obtenir des rendements de l‘ordre de 7% en conservant une approche conservatrice, en privilégiant par exemple la consommation courante, les pharmaceutiques et les obligations notées investment grade par au moins une des grandes agences.

Pour les marchés des actions, nous sommes encore réservés. Nous savons que les bénéfices vont très largement baisser en 2020, principalement en Europe où les entreprises font de faibles marges et ou des secteurs cycliques comme l’automobile sont très présents. Et si des nouvelles encourageantes nous parviennent du front sanitaire, nous n’avons pas encore la certitude que le pire de l’épidémie se trouve derrière nous.

Nous misons sur les secteurs économiques qui profiteront des plans de relance

Notre préférence va aux actions chinoises, où l’activité manufacturière atteint des niveaux compris entre 85 et 95% de ses seuils normaux, et où les services ont redémarré entre 75 et 85%. La reprise observée dans l’Empire du milieu prend plutôt la forme d’un V, ce qui nous semble encourageant. Sur le continent asiatique, les pays qui ont pris de l’avance sur le contrôle de l’épidémie vont, en outre, faire redémarrer leur économie en profitant de prix historiquement bas pour leur pétrole.

Par la suite, va-t-on revenir en premier sur les actions américaines ou sur les actions européennes ? Le débat n’est pas tranché. D’un point de vue sanitaire, l’Europe semble mieux placée. Mais la baisse des bénéfices devrait être beaucoup plus forte dans la région et les Etats-Unis bénéficient de relances budgétaires et monétaires plus importantes.

Par ailleurs, nous parions sur des secteurs qui devraient bien réagir à la crise. Ainsi, nous misons sur la santé et les biotechnologies et sur le numérique qui bénéficient déjà à plein du boom du télétravail. Nous pensons également que les valeurs liées à l’environnement et aux énergies propres devraient profiter pleinement des plans de relance des Etats, qui vont avoir besoin d’investir dans de grands projets fédérateurs.

Les points essentiels à retenir

  • Le rebond observé sur les marchés entre le 23 mars et le 10 avril 2020 n’est pas convaincant.
  • Nous restons sélectifs sur le marché des obligations.
  • Nous avons conservé nos investissements dans les actions chinoises, et sur les entreprises qui profiteront des plans de relance, de l’accélération du digital et de l’attention croissante à la santé.