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Placements obligataires et monétaires: ce qu’il faut savoir

Juillet 2023

Outre les actions, on trouve aussi sur les marchés financiers des obligations et des placements monétaires. Ces classes d’actifs sont plébiscitées en période de forte volatilité. Elles suivent des règles qu’il vaut mieux connaître.

Le coronavirus a pris les marchés de court : en moins d’un mois, le CAC 40 a perdu jusqu’à 38%, l’indice Dow Jones américain plus de 36% et le Nikkei japonais 29%. Les actions ont souffert, et les investisseurs regardent avec intérêt une autre classe d’actifs : les obligations et les placements monétaires.

Comment fonctionne le rendement des obligations ?

Contrairement aux actionnaires, les propriétaires d’une obligation ne détiennent pas une part du capital d’une entreprise. Ils possèdent une créance. En achetant une obligation, ils prêtent une somme d’argent à un État ou à une société. Une obligation est le plus souvent émise pour une durée prédéfinie, avec un taux d’intérêt défini lui aussi à l’avance : le coupon. À l’émission de l’obligation, l’acquéreur avance un capital. Tous les ans, il reçoit le coupon déterminé à l’avance. Les dividendes attachés aux actions peuvent varier d’une année à l’autre et même être supprimés. La dernière année, l’investisseur perçoit encore son coupon. L’émetteur de l’obligation lui rembourse le capital.

Obligations: plus l’émetteur est solide, plus le rendement est faible

Un investisseur en obligations a deux possibilités : soit il laisse courir son obligation jusqu’à son échéance, soit il la revend sur les marchés en cours de route. Les obligations sont des instruments cotés. Elles évoluent en fonction des taux d’intérêt du marché. Par exemple, si un État émet une première obligation à un taux d’intérêt de 2%, puis emprunte l’année suivante à 1%, la première obligation s’apprécie. En effet, son rendement est supérieur de 1% à ce qui peut être désormais obtenu. A l’inverse, si l’année suivante, le même État émet des obligations avec un coupon de 3%, la valeur de la première obligation, émise avec un coupon de 2% seulement, diminue. Les investisseurs entrant sur le marché préfèreront la nouvelle obligation, plus rémunératrice. Notons que, si le propriétaire de l’obligation à 2% la conserve jusqu’à échéance, il percevra bien ses 2% de coupon annuel, comme prévu à l’achat.  

Tous les emprunteurs ne se valent pas : plus l’émetteur de l’obligation est solide, plus le coupon offert est bas. À l’inverse, lorsque le risque de défaut est important, le taux d’intérêt réclamé par l’investisseur est élevé. Quand il y a des chances matérielles que l’État ou l’entreprise qui emprunte fasse faillite et ne puisse pas rembourser le capital, l’investisseur est plus fortement rémunéré. Ce dernier souhaite en effet être rémunéré pour le risque qu’il prend. C’est d’ailleurs la raison d’être des grandes agences de notation: elles évaluent la qualité de la dette des États et des entreprises qui font appel au marché pour leurs emprunts, et guident ainsi les investisseurs dans leurs choix.

On peut distinguer deux grandes catégories d’obligations :

  • Les obligations émises par les entreprises et les États, appelées « Investment Grade » et jugées solvables par les agences de notation, avec un risque de défaut très faible.
  • Les obligations «High Yield», à haut rendement, émises par des entreprises ou des États présentant un risque de défaut plus élevé.

Avant la crise sanitaire, les placements obligataires avaient moins la cote

Dans les portefeuilles des investisseurs, les obligations « Investment Grade » ont souvent du poids : elles constituent généralement un amortisseur lorsque les actions baissent. Les fameux fonds en euros des contrats d’assurance vie sont majoritairement investis en obligations «Investment Grade».

Pourtant, ces dernières années, ces obligations ont vu leur cote décliner auprès des investisseurs. Dans un mouvement général et quasiment ininterrompu depuis dix ans, elles offrent un rendement de plus en plus faible. En cause : la baisse des taux d’intérêts. En 2019, beaucoup d’emprunts d’État à 10 ans ont même vu leur taux d’intérêt passer en zone négative. Une situation inédite dans laquelle les investisseurs devaient alors payer pour prêter.

En outre, le caractère de « valeur sûre » des obligations d’État a été sévèrement écorné par la crise de la dette grecque, en 2011. En effet, la crise s’est soldée par l’effacement d’une partie de la dette du pays. Pour les investisseurs en obligations grecques, cela signifie qu’environ la moitié de leur investissement initial a été perdu. Dans ce contexte, un grand nombre d’investisseurs ont préféré augmenter la part des actions dans leurs portefeuilles. Certes, les actions présentent plus de risques, mais elles sont aussi mieux rémunérées. Les taux de dividendes distribués peuvent largement dépasser les coupons obligataires.

Bon à savoir : Les investisseurs peuvent acquérir des obligations en achetant des parts de fonds et Sicav obligataires : 

  • À partir d’un compte-titres, 
  • Depuis un contrat d’assurance-vie en unités de compte,
  • Dans le cadre de l’épargne salariale.

Points essentiels à retenir

  • Les placements monétaires et obligataires de qualité jouent un rôle d’amortisseur lorsque les actions chutent lourdement.
  • Certaines classes d’obligations, notamment les obligations d’entreprises fortement endettées, peuvent souffrir en cas de crise.
  • Les placements monétaires sont moins soumis aux aléas des marchés mais ils offrent actuellement une rémunération négative.
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