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Pourquoi la Bourse est-elle sensible au mois de janvier ?

En janvier, les marchés sont en hausse. C’est particulièrement vrai pour les petites capitalisations boursières.
Janvier 2024

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En janvier, les marchés boursiers sont à la hausse. Ce phénomène concerne surtout les petites capitalisations boursières : les small caps. Fiscalité, habillage de bilan des gérants de fonds, finance comportementale : de nombreux facteurs peuvent expliquer le phénomène.

Lorsque les cours des actions divergent de leurs performances prévisionnelles, on parle d’anomalie boursière. L’effet janvier est une des anomalies boursières les plus fameuses. 

En janvier, les petites capitalisations boursières sur-performent

Le premier mois de l’année, les marchés boursiers sont à la hausse. Sidney Satchel, un banquier d’investissement, a identifié ce phénomène le premier, en étudiant une série de performances boursières depuis 1925. Il a nommé ce phénomène de hausse saisonnière « the January effect », soit « l’effet janvier ». En 1976, le concept est popularisé par Michael Rozeff et William Kinney1 qui ont étudié les rendements moyens du New York Stock Exchange de 1904 à 1974. Les deux montrent un schéma relativement constant dans les performances mensuelles des petites capitalisations boursières. Le rendement moyen constaté en janvier pour ces small caps est d’environ 3,5%, contre 0,5% pour les autres mois. D’autres recherches confirment cet effet janvier aux États-Unis, au Canada et dans d’autres zones d’investissement : en Europe (en France, en Grande Bretagne…) et en Asie, notamment au Japon. 

L’anomalie boursière dite « effet janvier » a plusieurs explications possibles

Comment expliquer ce phénomène de hausse saisonnière des petites capitalisations boursières ? Les chercheurs soulignent le rôle de la fiscalité. En effet, au mois de décembre, les investisseurs sont tentés de vendre certains titres de leur portefeuille susceptibles de générer des moins-values. Les mêmes investisseurs peuvent d’ailleurs racheter ces mêmes titres en janvier. Ils déduisent leurs moins-values de leurs gains en capital et minorent d’autant leur facture fiscale finale. Les ventes massives de décembre font chuter le cours des actions concernées. Ce creux constitue une baisse artificielle des cours, suivie d’un effet de rattrapage le mois suivant : ainsi naît la hausse des cours de janvier. 

Les investisseurs institutionnels et les gestionnaires de fonds peuvent également participer à ce phénomène. En effet, ils tendent à revisiter leurs portefeuilles d’actions en fin d’année. Leur objectif est de préparer les reportings annuels et de justifier de la pertinence de leurs choix d’investissement (habillage de bilan ou Window dressing). 
La finance comportementale est une dernière piste d’explication pour expliquer l’effet janvier. En début d’année, les investisseurs sont plus optimistes. Ils perçoivent des primes ou un treizième mois à dépenser. Leur présence accrue sur les marchés fait monter les cours.

Le saviez-vous ? L’univers de la Bourse regorge de superstitions : effet janvier, journée des trois sorcières, « Sell in May and go away » (prendre ses bénéfices en mai)…

Faire preuve de pragmatisme : les small caps sous-performent actuellement

Pour investir efficacement, mieux vaut faire preuve de pragmatisme. Il est trompeur de compter sur un effet janvier pour trouver du rendement sur les petites capitalisations boursières. D’abord, l’effet janvier semble s’estomper ces dernières années2. Ensuite, dans le contexte actuel de ralentissement économique et de taux élevés, il est préconisé de ne pas trop investir sur les small caps. Les petites cotations boursières sous-performent actuellement (-20% en 20223). Les investisseurs institutionnels, comme la clientèle privée, se sont désintéressés de cette classe d’actifs, créant des problèmes de flux. Le niveau d’encours est retombé à celui de 20124

Les small caps ont souffert d’une conjoncture économique incertaine. Elles sont plus exposées aux fluctuations des marchés européens et plus industrielles que les large caps. Dans des marchés volatiles, ces actifs peu liquides sont réputés risqués. Cependant, ils présentent davantage d’opportunité de croissance et de rendement à long terme.

L'essentiel à retenir

  • En janvier, les petites capitalisations boursières surperforment.
  • De nombreux facteurs peuvent expliquer l’effet janvier : l’impact de la fiscalité, les pratiques d’habillage de bilans des gérants de fonds, la finance comportementale. 
  • L’effet janvier semble s’estomper ces dernières années. Actuellement, les small caps surperforment.
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