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L’épargne salariale, une aubaine pour 12 millions de Français

L’épargne salariale offre une fiscalité allégée aux entreprises et aux salariés. Toutefois, elle concerne encore trop peu d’actifs.
Août 2023

Terre d'Epargne

L’épargne salariale aide les actifs du secteur privé à se constituer une épargne de moyen-long terme. Elle concerne majoritairement les salariés des grandes entreprises. Les pouvoirs publics encouragent sa diffusion avec des incitations fiscales et sociales pour les plus petites sociétés.

Avec 162,2 milliards d’euros d’encours fin 2022, l’épargne salariale occupe une place centrale dans la construction du patrimoine des Français. Certes, c’est près de trois fois moins que le livret A et ses 375 milliards d’euros à la même date. Mais l’épargne salariale concerne également six fois moins de personnes : 12 millions au dernier pointage de l’Association française de la gestion financière.

La participation et l’intéresement peuvent alimenter un plan d’épargne salariale

En moyenne, chaque bénéficiaire dispose de 13.500 euros sur son plan d’épargne salariale. De quoi s’agit-il exactement ? Lorsque les salariés reçoivent une participation aux bénéfices et/ou un intéressement aux performances de l’entreprise, ils ont deux possibilités. Ils peuvent :

  • Encaisser directement ces sommes (elles sont alors soumises à l’impôt sur le revenu) 
  • Loger les sommes dans un dispositif d’épargne de moyen ou long terme. Dans ce cas, leurs primes sont totalement exonérées d’impôt. 

Les prélèvements et cotisations sociales sont les mêmes quel que soit le choix du salarié. Elles sont de : 9,7% de CSG-CRDS, et un forfait social variant entre 0 et 20% selon la taille de l’entreprise. En outre, lorsque le salarié effectue des versements volontaires, il est fréquent que l’entreprise abonde. C’est-à-dire qu’elle verse une somme supplémentaire pour encourager cet effort d’épargne. 

L’épargne salariale a souvent vocation à préparer la retraite des salariés

Parmi les salariés ayant accès aux dispositifs d’épargne salariale, on trouve 11 millions de souscripteurs de Plans d’Épargne Entreprise (PEE). Le PEE est une enveloppe imposant de laisser son capital investi pendant cinq ans minimum. Toutefois, un grand nombre de possibilités de déblocage sont offertes : le mariage, l’acquisition de la résidence principale, le divorce ou la rupture d’un PACS. En outre, 3,7 millions de Français sont aussi bénéficiaires d’un Plan d’épargne pour la retraite collectif (PERCO) ou de son successeur, le Plan d’Épargne Retraite (PER) d’entreprise collectif.

Ces enveloppes sont dédiées à une épargne de long terme. Le salarié en perçoit les sommes au moment de la liquidation de sa retraite. Dans les textes, les entreprises peuvent proposer l’une ou l’autre de ces solutions. Dans la pratique, elles offrent plus souvent un PEE. Le PERCO ou le PER d’entreprise collectif viennent compléter ce dispositif pour les entreprises les mieux équipées. Sur les 162,2 milliards d’euros d’encours à fin 2022, seuls 25,4  milliards sont logés dans les PERCO ou les PER d’entreprise collectif. 

L’épargne salariale peut être investie dans des actions de l’entreprise

Malheureusement, au moment de décider comment est investie leur épargne, les salariés sont souvent désorientés. S’ils travaillent dans des sociétés cotées, ils peuvent avoir la possibilité d’entrer au capital de leur entreprise en utilisant leur prime pour acheter des actions. Souvent l’employeur abonde : il offre une action pour une ou plusieurs actions achetées par le salarié. Ainsi, l’épargne est investie dans l’économie productive. Sur le long terme, les salariés sont souvent gagnants, même si le montant de leur investissement est encadré.

Lorsque la société n’est pas cotée, ou que l’employeur ne souhaite pas ouvrir le capital aux équipes (c’est souvent le cas dans les PME), les salariés prennent moins de risque. Ils ne tiennent que rarement compte de leur horizon de placement relativement long. Faute de conseil, et de culture financière, beaucoup préfèrent miser sur des fonds communs de placement très peu risqués, mais dont le potentiel d’appréciation est faible. C’est dommage : l’épargne salariale est l’outil idéal pour dynamiser ses placements (à moins d’avoir un projet à court terme). En effet, les investissements en actions sont associés à un risque élevé mais le temps permet de regagner les éventuelles pertes en cas de baisse sur les marchés. 

L’épargne salariale, un outil appelé à se démocratiser

Selon l’Association française de la gestion financière, 378.200 entreprises de toute taille proposaient des plans d’épargne salariale à fin 2022. Toutefois, l’épargne salariale est peu présente dans les très petites, petites et moyennes entreprises. 

Pour encourager une plus large diffusion de l’épargne salariale, les pouvoirs publics concèdent des efforts important via la loi Pacte : 

  • Le forfait social (une taxe de 20% acquittée par l’employeur) a été supprimé pour les entreprises de moins de 50 salariés sur l’intéressement, la participation et l’abondement.
  • Le forfait social a été supprimé sur l’intéressement pour les entreprises de 50 à 250 salariés. La participation et l’abondement, dans ces sociétés, y sont toujours soumis. 

Peu à peu, les petites structures s’équipent dans de très bonnes conditions.

L'essentiel à retenir

  • L’épargne salariale représente 162,2 milliards d’euros répartis entre 11 millions de Français.
  • Alors qu’elle constitue un outil d’épargne de moyen-long terme, elle n’est pas toujours investie de façon dynamique, sauf lorsque l’entreprise propose en sus un système d’actionnariat salarié. 
  • Les petites entreprises sont encore peu équipées mais sont incitées à le faire par la suppression, totale ou partielle, du forfait social, selon leur taille et le dispositif retenu.
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