I am Article Layout

Sélectionnez votre profil:

Contenu réservé au type d'investisseur sélectionné.

Vous souhaitez accéder au site pour Investisseurs particuliers?

Les défis liés à l’investissement en actions A chinoises

Avril 2019
Communication marketing

Lorsque l’investissement indiciel ne peut plus suivre: investir en actions A chinoises

Les actions A chinoises constituent de formidables opportunités d’investissement mais ce marché n’est pas exempt d’écueils. C’est pourquoi l’approche active est la plus censée.

MSCI a pris une décision historique avec l’intégration des actions A cotées sur les marchés intérieurs de Chine à ses indices de référence des actions des marchés émergents (ME) depuis l’été dernier. L’un des marchés boursiers les plus importants de la planète trouvait alors enfin sa place au sein du système financier mondial.

poids lourd

Indice MSCI EM avec 20% et 100% de pondération des actions A chinoises, % de l’indice total

Indice MSCI EM avec les actions A chinoises de l’indice
Source: MSCI 

Cependant, l’initiative tant attendue de ce fournisseur d’indices a également placé les investisseurs au bord d’un véritable champ de mines. 

Le marché de Chine continentale est en effet loin d’être adapté à l’investissement passif indiciel, qui constitue l’approche par défaut pour de nombreux investisseurs sur les marchés émergents.

Non seulement la Chine présente plusieurs lignes de faille économiques, mais la nature de son marché d’actions peut être un piège mortel pour les moins méfiants. Nous sommes convaincus que la meilleure façon pour un investisseur d’éviter la multitude de risques éventuels passe par une approche active et dynamique des actions A chinoises.

Toujours plus haut

MSCI augmente le nombre d’actions A admises dans son indice EM – suivi par de nombreux investisseurs, qui contrôlent un total de 1 600 milliards de dollars US d’actifs – en trois étapes. D’ici à 2020, 20% des actions A chinoises de grande et moyenne capitalisations seront représentées dans l’indice. La part des actions de Chine continentale dans l’indice de référence s’élèvera alors à environ 3,4%. Lorsque toutes les actions A seront intégrées, cette proportion dépassera les 16%. Si l’on y ajoute les actions chinoises cotées hors du pays, le poids de la Chine passe à plus de 40%, contre environ 30% actuellement1.

Cette présence croissante, rendue possible par l’expansion de Stock Connect, un système qui permet aux investisseurs internationaux de négocier des actions cotées à Shanghai et Shenzhen depuis la bourse de Hong Kong, pourrait finir par permettre au marché chinois de rivaliser avec Wall Street. Cependant, pour y parvenir, il faudra d’abord surmonter plusieurs obstacles.

Défis chinois

En premier lieu, il y a la question de la gouvernance et de la réglementation. Le marché chinois est loin des normes institutionnelles occidentales sur de nombreux points, notamment le mode de réglementation des sociétés. Les sociétés chinoises qui sont également cotées à Hong Kong ou New York, sous la forme d’actions H ou de certificats américains d’actions étrangères, doivent respecter des règles de gouvernance strictes. À l’inverse, les actionnaires minoritaires de Chine continentale bénéficient d’une protection juridique beaucoup moins forte. L’achat indiciel ne permet pas de séparer le bon grain de l’ivraie.

Le récent refus de Pékin de sauver les sociétés qui réclamaient une garantie implicite du gouvernement ou un coup de pouce politique est peut-être encore plus inquiétant.

Vient ensuite la question de la concentration dans l’indice. Les actions A qui intègrent les indices MCSI affichent une pondération largement en faveur de la finance et de l’industrie traditionnelle. Cette dernière est exposée aux taux élevés d’endettement des sociétés en Chine. La valeur totale des défauts d’entreprise a en effet triplé en 2018. 

Parallèlement, les secteurs traditionnels risquent de pâtir des plans du gouvernement, qui souhaite réorienter l’économie vers la consommation, au détriment de l’investissement. Les actions de la vieille économie souffrent également en raison de la surcapacité importante et de la réactivation des conflits commerciaux. En dépit des restructurations opérées, les secteurs chinois du charbon et de l’acier restent dangereusement surdimensionnés et exposés aux droits de douane américains et à des mesures de protection de l’environnement en Chine. 

La Chine représente peut-être le futur du monde de l’investissement, mais de nombreux écueils se dressent sur le chemin de cet avenir.

En revanche, l’indice d’actions MSCI EM est sous-représenté dans les secteurs qui offrent, selon nous, le plus fort potentiel: l'Internet et la santé. Le premier devrait profiter des investissements considérables que le pays effectue dans l’éducation et la recherche tandis que la seconde bénéficiera de la croissance de la classe moyenne chinoise et du vieillissement de la population.

Une autre source de complication pour l’investissement passif en actions chinoises provient des brusques changements de politique budgétaire et monétaire: alors que l’an dernier, la banque centrale chinoise asséchait les liquidités, elle a depuis adopté la position inverse pour soutenir la croissance du crédit. Il est ainsi essentiel de pouvoir sélectionner les valeurs plutôt que d’être bloqué dans un indice.

En outre, les fréquentes suspensions de négociation continuent de tourmenter les investisseurs en actions A. Il est relativement facile pour les sociétés cotées en Chine continentale de suspendre la cotation de leurs actions, et ce pour des périodes pouvant atteindre six mois. La moitié des actions A ont ainsi vu leur cote suspendue en 2015, lors d’une période de turbulences particulièrement fortes sur les marchés. 

L’ouverture du marché d’actions de Chine continentale aux investisseurs étrangers est très prometteuse, mais l’achat de ces titres au travers de produits indiciels passifs est une option risquée. Les investisseurs cantonnés aux pondérations en actions d’un fournisseur d’indices courent différents risques. Ils se retrouvent exposés aux secteurs les plus vulnérables alors que l’économie chinoise traverse une période de mutation profonde. Ils ne peuvent pas non plus tenir compte des gouvernances d’entreprise de qualité variable. La Chine représente peut-être le futur du monde de l’investissement, mais de nombreux écueils se dressent sur le chemin de cet avenir.